La reconnaissance des femmes
Même s’ils semblent anodins, les mots sont porteurs de sens et parfois, ce sens peut blesser, discriminer et même invisibiliser une partie de la population, dont les femmes.
Au Québec, la féminisation des titres est très largement répandue, mais pourquoi plusieurs femmes tiennent à avoir un titre féminin?
Et avec les discussions autour d’autrice, pourquoi certaines insistent-elles pour qu’on entende la féminisation de ce titre?
En gros, et comme pour plusieurs luttes, la principale raison est de ne pas être effacée : pour contrer l’invisibilisation des femmes.
Mais bon, comment féminiser ces titres? Et pourquoi donc certaines souhaitent-elles employer «autrice» et non «auteure»? Pour certaines femmes, c’est la continuité des luttes féministes.
Je voulais vraiment aborder le sujet des féminisations sonores comme «autrice» et même «réviseuse». Moi-même, j’utilise la féminisation de mon titre non sonore. Pourquoi? Tout simplement parce que je ne connaissais pas cet usage de réviseuse.
Au Québec et au Canada, c’est le mot «réviseure» qui est davantage employé. Depuis quelques années, quelques réviseuses utilisent ce terme dans lequel on entend la féminisation.
Quelle est la règle?
Est-ce que la féminisation sera -eure ou -euse? Ici, il est question des mots qui ne se terminent PAS par -teur, mais seulement par -eur, sans le t. La règle mentionne que si le titre provient d’un verbe, la terminaison au féminin sera -euse et non -eure.
Des exemples? Serveur vient de servir, donc on dit serveuse. Réviseur vient de réviser, donc on dit réviseuse. Et oui! Les Françaises avaient finalement raison d’utiliser «réviseuse» et non «réviseure».
C’est le même procédé avec les titres se terminant en -teur. Les titres deviennent -teuse s’ils proviennent d’un verbe. Par exemple, acheteur vient d’acheter, donc le féminin est acheteuse.
Pour les autres titres, la terminaison sera -trice.
Évidemment, pour certains mots, il faut remonter à l’origine latine. Il faut toujours valider avec un ouvrage comme la Banque de dépannage linguistique.
Pour en revenir à auteure ou à autrice?
Plusieurs se demandent pourquoi changer un titre féminin pour un autre s’il en existait déjà un!
Pourtant, les femmes voulant utiliser «autrice» pourraient vous répondre exactement la même chose. Pourquoi avoir voulu effacer «autrice» pour le remplacer par auteure? Oui, «autrice» existait bien avant «auteure».
En France, le mot «auteure» a déjà été qualifié de néologisme provenant du Québec. À l’époque des recommandations de l’Office québécois de la langue française, le mot «autrice» n’était plus d’usage.
Des femmes autrices ont voulu se réapproprier ce terme pour qu’on entende que ces auteurs sont des femmes, donc des autrices. Et logiquement, ce terme suit davantage les règles que le mot «auteure».
Donc, utiliserez-vous «autrice» ou «auteure»? «réviseuse» ou «réviseure»?
Si vous êtes la principale concernée, c’est à vous de décider. Pour les autres, ils doivent respecter votre décision.
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